L'interdiction des moteurs à combustion interne en Europe de nouveau en discussion : les e-fuels permettent de ne laisser personne sur le bord de la route

15 mars 2023 - Certains pays comme l'Allemagne et l'Italie rouvrent la porte à l'interdiction européenne des nouvelles voitures thermiques à partir de 2035. Pourquoi ? Pour permettre aux voitures avec des carburants non fossiles neutres en CO2, tels que les e-fuels, de continuer à rouler sur nos routes, complémentaires aux voitures électriques. Ceci s’inscrit dans une politique de neutralité technologique et contribue à une décarbonation accélérée, résiliente et socialement équitable du transport routier. “Dont’ change the car, just change the fuel !”.

Il n’est pas nécessaire t’attendre 2035 pour donner un coup de pouce au verdissement des voitures. Les ‘grands oubliés’ des décideurs politiques sont les quelque 250 millions de voitures thermiques en Europe (en 2035, environ 70% des voitures sur nos routes auront encore un moteur à combustion). Celles-ci peuvent également contribuer à la décarbonation du transport, voire l'accélérer, en utilisant des biocarburants avancés et, plus tard, des e-fuels. Il existe déjà aujourd'hui un biocarburant avancé[1] qui émet jusqu'à 90 % de CO2 en moins que son équivalent fossile. Mais qui choisit réellement pour ce biocarburant renouvelable quand on sait qu’il a le même taux d’accises que son équivalent fossile ? Les responsables politiques manquent ici une opportunité unique de réaliser et même d'accélérer le verdissement du transport.

Wim De Wulf, Secrétaire-général de Energia: « Il est important de stimuler le marché des carburants neutres en CO2. D'abord pour le parc automobile actuel, puis dans les secteurs qui, contrairement aux voitures particulières, seront plus difficiles à électrifier, tels que le transport par camion, le transport maritime et l'aviation. Ainsi, un mix énergétique diversifié est nécessaire avec, entre autres, de l’électricité, de l’hydrogène et des carburants liquides renouvelables. Notre secteur joue déjà aujourd’hui un rôle important dans l’électromobilité en implémentant de plus en plus des points de recharge pour les voitures électriques sur les stations-services mais nous plaidons clairement pour un mix de solutions énergétiques avec aussi des carburants renouvelables afin de ne laisser aucun automobiliste au bord de la route. »

Les carences de du Règlement européen sur les émissions CO2
Le Règlement européen sur les normes de CO2 pour le transport routier révèle à nouveau ses lacunes car il se base uniquement sur les émissions au "pot d'échappement", une méthode de calcul des années ‘80 qui est devenue obsolète. Il en résulte une interdiction non scientifique et inconditionnelle des véhicules à moteur à combustion interne. Toutes les formes d'énergie utilisées pour le transport génèrent des émissions de CO2, soit au stade de la production, soit pendant leur utilisation, soit les deux. Cependant, l'approche européenne du ‘pot d'échappement’ utilisée dans les normes de CO2 des véhicules ne prend en compte que les émissions de CO2 pendant la conduite. Elle attribue donc des émissions nulles aux voitures électriques (même lorsque l'électricité est produite à partir de sources non renouvelables[2]) et considère toutes les émissions de CO2 des véhicules thermiques comme entièrement fossiles (même la partie renouvelable des biocarburants et les futurs e-fuels neutres en CO2). Nous préconisons donc que le règlement européen fasse la distinction entre le CO2 d'origine fossile et le CO2 circulaire (provenant de biocarburants avancés ou e-fuels). Ce dernier devrait être considéré comme des "émissions nettes nulles" dans le Règlement européen.

e-fuels
Les e-fuels sont des carburants synthétiques produits à partir d'hydrogène renouvelable et de CO2 capté. Ce carburant est climatiquement neutre et directement compatible (‘drop-in’) avec les moteurs à combustion actuelles. Pour la production d'e-fuels, le CO₂ pourra initialement être capté des processus industriels avant d’être capté directement de l’air dès que cela sera technologiquement et commercialement possible. La production d’hydrogène renouvelable nécessitera par ailleurs une augmentation significative de la production d'électricité renouvelable dans notre pays

[1] HVO, Hydrogenated Vegetable Oil (diesel XTL)
[2] En Belgique, seul environ 20% de l’électricité produite est à base d’énergies renouvelables (soleil et vent)

 

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